Alaska, la dernière ligne droite
– EXTRAIT –
Au Golden Eagle, l’unique bar du village d’Ester, nous faisons la connaissance de Rich. Il est chercheur d’or. Il sort de sa poche des pépites et un mini-lingot qu’il a lui-même fondu. Il propose de nous initier au maniement de la batée, cette cuvette permettant d’extraire l’or d’un tas de gravier et de terre. C’est chose faite le lendemain.
Une mine d’or, ce n’est pas un petit train magique qui s’enfonce dans un tunnel pailleté. Non, la mine d’Ester est un grand trou boueux où s’activent des tractopelles. Au fond, les pieds dans l’eau marron, nous suivons les instructions de Rich. D’abord, savoir où creuser. Il dépose deux pelletées de gravier dans nos tamis. Ensuite, laver le tout pour éliminer le plus gros des cailloux. Les petits graviers et l’or tombent assurément dans la batée. On inspecte quand même les gros cailloux, des fois qu’une pépite se serait camouflée en pierre. Rich se moque de nous. « Aucune chance. » Enfin, séparer le précieux de l’ordinaire. Rich a le geste circulaire assuré. En tentant de l’imiter, nous faisons apparaître quelques paillettes. Ce ne sont pas les pépites que nous imaginions, juste de la poussière, mais on a quand même trouvé de l’or. Il propose de trier plus minutieusement notre trésor pour enlever la terre. Dix minutes plus tard, il revient avec un mini-flacon bien plus garni que notre butin initial. Il nie avoir rajouté de l’or, même si c’est évident. Nous retournerons à Ester et le retrouverons certainement accoudé au même comptoir.
L’intégralité du carnet de voyage d‘Amélie et Marion Laurin est à découvrir dans Numéro 33.
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