Aventure interrompue au Xinjiang
– EXTRAIT –
Avec le prétexte de rendre visite à mon frère installé à Pékin, je suis parti pédaler en Chine. À peine débarqué à Pékin, je m’étais donné trois mois pour relier Karachi, ville du Pakistan occidental, port de la mer d’Oman. Aussi, après quinze jours de capitale, j’abandonnai le flot pékinois, les embouteillages de vélos, les chargements incongrus.
Mon vélo démonté, je pris le train pour débarquer, 72 heures plus tard, le 23 août, à Urumqi, capitale du Xinjiang, province occidentale chinoise et point de départ de mon périple à VTT. Le vélo dans un sac, mes bagages sur le dos, je me frayais un passage dans la cohue, creuset bigarré, échantillon cosmopolite. La présence insolite de mon VTT démonté à mes pieds provoqua un attroupement de badauds. Un militaire galonné voulut s’occuper de tout. Il monta lui-même le vélo et arrima mes bagages. Ainsi, l’expédition pouvait commencer.
J’étais dans le Tian Shan avec une carte touristique du Xinjiang très approximative ; elle n’indiquait ni les cols, ni les altitudes. Les quelques personnes que je croisais me faisaient signe que la route montait raide, mais je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait réellement.
Rouler dans Urumqi était facile, les avenues étaient larges, la circulation peu importante. Il me fallut quatre heures pour sortir de la ville en direction du sud, les gens me renseignaient mal ou je ne comprenais pas leurs indications. Enfin, je pédalais en direction des montagnes. La chaleur était accablante, la sécheresse craquelait le sol poussiéreux. Au début, mal accoutumé à mon chargement – à l’arrière un sac à dos de quinze kilos, à l’avant un autre avec mon matériel photo – je gérais difficilement mon équilibre. Je trouvai des montagnes dès la fin du premier jour. La route n’était plus asphaltée, elle s’enfonçait dans une gorge profonde. Mon vélo dérapait sur les graviers alors qu’en contrebas, il y avait un ravin de cinquante mètres et au-dessus de moi des falaises de cent cinquante mètres.Mon VTT progressait bien. Je passai la nuit dans une ville minière à 2 500 mètres d’altitude.
J’étais dans le Tian Shan avec une carte touristique du Xinjiang très approximative ; elle n’indiquait ni les cols, ni les altitudes. Les quelques personnes que je croisais me faisaient signe que la route montait raide, mais je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait réellement.
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