Brésil : la maison d’en face
J’occupe la maison située juste en face pour quelques semaines. Chaque jour je regarde cette petite maison, symbole pour moi d’une vie restée simple malgré la flambée touristique de l’endroit.
Un matin, un ami passe prendre un café et me dit : « Tu te rends compte, ces natifs sont là depuis toujours. Ils ont construit leur petite maison sur ce bout de terrain. Ici il n’y avait rien et aujourd’hui leur terrain vaut une fortune ».
Il a sans doute raison. Nous sommes dans la rue principale de Jericoacoara au Brésil. Ce petit village de pêcheurs du bout du monde est devenu la plage la plus populaire du Ceará. En une vingtaine d’années, la vie de ses habitants s’est vue totalement chamboulée par le tourisme.
Un développement fulgurant lorsque l’on sait que l’électricité n’est arrivée ici qu’à la fin des années 90. Aujourd’hui les pousadas et les hôtels de luxe poussent comme des champignons. La destination est encore difficile d’accès mais la construction d’un aéroport à proximité est en cours…
À la tombée de la nuit, il est encore possible de toucher du doigt l’âme de ce lieu. Car si les maisons ont l’électricité, l’éclairage public est inexistant. La lune et les étoiles sont à la portée de nos yeux. Jeri, petit bout de paradis perdu au milieu les dunes… Pour combien de temps encore ?
© Lydiane Ferreri dans Bouts du monde n°23
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