Carnet de voyage - Cap-Vert

Le Cap-Vert par coeur

La première fois que Jean-Marc Cotta est allé au Cap-Vert, c’était en 1999. Depuis, il y est retourné 23 fois, histoire de fouiller sa géographie et sa culture comme un explorateur. Et comprendre, peut-être, ce qui le touche au plus profond de son âme.

– EXTRAIT –

Cet amour est une coïncidence. J’ai découvert les îles du Cap-Vert dans le cadre de mon métier pour créer des séjours de randonnées. Je suis vite tombé sous les charmes de ce bout du monde où se mélangent des paysages montagneux, des plages de sable blanc ou noir, un volcan actif, des musiques entraînantes, un métissage des plus sensuels, des torrents de rhum où se noient des cascades de sourires, une décontraction endémique et bien plus encore.

Les premières années, je confrontais mon corps au dur labeur des maçons de l’île de Santo Antão : ils avaient créé des sentiers pavés de basalte le long des parois vertigineuses et je m’amusais à les parcourir, seul ou avec les groupes de rando que je guidais.

Mon métier d’accompagnateur en montagne m’offrait les ailes de pouvoir travailler hors saison sur ces poussières de terres insulaires et d’explorer les moindres recoins. Les sentiers cheminent inexorablement vers des villages insoupçonnés où quelques familles vivent d’agriculture ou de pêche.

À force de vagabonder sur ces chemins, j’ai rapidement sympathisé avec de nombreux Cap-Verdiens qui m’ont ouvert leur maison et leur cœur. Je me souviens d’une journée chaude où une dame d’un âge avancé nous a invités à nous abriter de la morsure du soleil dans la fraîcheur salvatrice de sa demeure.

L’intérieur sombre s’est vite éclairé du sourire de notre hôte, qui malgré la sécheresse de ses biens, nous a trouvé une série de tabourets en bois pour nous reposer. Une fois mes yeux habitués à cette pénombre, j’ai été intrigué par la présence d’un napperon qui cachait quelque chose.

À ma curiosité, elle répondit par un rire, et d’un geste élégant libéra, caché sous le napperon, un service à café d’un autre temps accompagné de bolas, les gâteaux traditionnels. Sans poser de question, elle nous servit de généreuses tasses du café cultivé dans son lopin de terre. C’était son anniversaire, elle fêtait à sa manière ses 86 ans avec qui voulait bien lui offrir un peu de son temps. Elle s’appelait Ana.

L’intégralité du carnet de voyage de Jean-Marc Cotta au Cap-vert est à lire dans Numéro 22.

 

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