photographe voyage - Adrien Tache - Afrique - bouts du monde
Carnet de voyage - Mauritanie

Chambres noires en Afrique

Adrien Tache est photographe. Alors naturellement, il a écarté un jour, le rideau d’un vieux studio où trainent par terre des vieux tirages argentiques, des pellicules tout juste développées et des appareils follement romantiques. Puis assis à l’arrière de motos, il a accompagné ses collègues un peu partout, de Nouakchott à Lagos, de Dakar à Bamako.

Au hasard d’une rue, je tombe devant une façade, où trois énormes pellicules sont peintes à la main. En levant les yeux, je découvre, marqué au pinceau, un « Africa Photo », traduit également en arabe. Tombé sous le charme de cette devanture je pousse la porte du studio.

C’est Alpha, un photographe guinéen, le propriétaire des lieux qui m’accueille. Dans le quartier, on le surnomme « le court », de part sa petite taille. Au cours de la discussion, on parle de son matériel photo, qu’il accepte de me montrer. Alpha ne peut s’éterniser, il doit réaliser un shooting. Je quitte son studio, convaincu d’avoir un fil conducteur pour mon voyage.

Cette première entrevue laissera la place à d’autres rencontres, tout au long de mes six mois de périples dans l’Ouest africain. Des villes animées du Sénégal et de la Mauritanie, en passant par la verdure de Guinée Conakry et les villages de brousse maliens et burkinabés ou même la jungle urbaine de Lagos, chaque photographe, à sa façon, m’a ouvert sa porte. En m’invitant dans leurs studios, en organisant des débats sur leurs professions, en partageant un bout de leur selle de moto pour travailler à leurs côtés… ils m’ont tous permis de mieux cerner leurs univers et comprendre leurs difficultés.

Carnet de voyage de Adrien Tache à découvrir dans Bouts du monde n°26

à découvrir aussi

Le train du désert

par Jean-Marc Porte

Entre Zouerate et Nouadhibou, six fois par jour, les plus grands trains minéraliers du globe sillonnent à vitesse prudente 700 kilomètres de désert. Une épopée industrielle et ferroviaire née dans les années 1960 dans laquelle a embarqué Jean-Marc Porte. – EXTRAIT –  De l’inox doux des poignées à la volée des marches qui remontent derrière…

Laurent Boiveau Sahara

L’ivresse du sable

Laurent Boiveau entretient avec les dunes du désert un rapport charnel. Sous ses pieds nus, il les sent, il les entend respirer. Et si, à chaque fois, il redescend du sommet, c’est seulement parce qu’un thé brûlant l’attend sûrement au campement. – EXTRAIT – J’y suis j’y reste. Sur cette dune qui semble sans fin,…