
Chambres noires en Afrique
Au hasard d’une rue, je tombe devant une façade, où trois énormes pellicules sont peintes à la main. En levant les yeux, je découvre, marqué au pinceau, un « Africa Photo », traduit également en arabe. Tombé sous le charme de cette devanture je pousse la porte du studio.
C’est Alpha, un photographe guinéen, le propriétaire des lieux qui m’accueille. Dans le quartier, on le surnomme « le court », de part sa petite taille. Au cours de la discussion, on parle de son matériel photo, qu’il accepte de me montrer. Alpha ne peut s’éterniser, il doit réaliser un shooting. Je quitte son studio, convaincu d’avoir un fil conducteur pour mon voyage.
Cette première entrevue laissera la place à d’autres rencontres, tout au long de mes six mois de périples dans l’Ouest africain. Des villes animées du Sénégal et de la Mauritanie, en passant par la verdure de Guinée Conakry et les villages de brousse maliens et burkinabés ou même la jungle urbaine de Lagos, chaque photographe, à sa façon, m’a ouvert sa porte. En m’invitant dans leurs studios, en organisant des débats sur leurs professions, en partageant un bout de leur selle de moto pour travailler à leurs côtés… ils m’ont tous permis de mieux cerner leurs univers et comprendre leurs difficultés.
Carnet de voyage de Adrien Tache à découvrir dans Bouts du monde n°26
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