Chemins de traverse dans le Karakoram
– EXTRAIT –
La Karakoram Highway atteint Gulmit. La zone a été victime en 2010 d’un effondrement d’une partie de la montagne qui a bloqué la rivière Hunza puis inondé les villages en amont, formant un lac de trente kilomètres de long. Le lac Attaabad se prolonge aujourd’hui jusqu’au célèbre pont suspendu de Hussaini. Elle fut donc coupée près de dix ans. Les camions ont laissé place aux bateaux. Les chauffeurs et montagnards sont devenus pilotes de longues barques à moteur pour transporter population et marchandises. Ceci n’arrangeant pas les affaires des Chinois, ils décidèrent de reconstruire une partie de la KKH plus en hauteur, en creusant la montagne de plusieurs tunnels. Deux ans auparavant, ils s’affairaient déjà à la reconstruction de la KKH fort abîmée par les éboulements de roches, mais il n’était pas encore question d’élargissement pour le passage des camions de plus en plus gros et nombreux. Ils se mirent également à édifier des murailles à flanc de montagne pour en contenir les pierres qui ne cessent de se détacher.
Au nord du lac se trouvait le fameux pont de singes. Celui-ci avait été doublé par un ouvrage plus récent, construit avec des planches disjointes, qui permettait de voir le courant tumultueux de l’Hunza sous ses pas. Mais à la première forte tempête, ses lattes ont été arrachées. La formation du lac l’a rendu impraticable et au final totalement détruit.
De retour en 2018, j’ai pu expérimenter la nouvelle voie terrestre. Finie l’aventure, le cabotage sur le lac pendant une heure. Mais le lac est resté et de vient une grande attraction touristique. Les eaux turquoise égaient l’univers minéral tout autour. Les montagnards du Nord ainsi que les Pakistanais du Pendjab viennent voir cette curiosité nouvelle.
Au nord du lac se trouvait le fameux pont de singes. Celui-ci avait été doublé par un ouvrage plus récent, construit avec des planches disjointes, qui permettait de voir le courant tumultueux de l’Hunza sous ses pas. Mais à la première forte tempête, ses lattes ont été arrachées. La formation du lac l’a rendu impraticable et au final totalement détruit. La nouvelle mouture est beaucoup plus rassurante pour les étrangers. Le bois est neuf, les planches disposées avec des intervalles. Le voilà presque aux normes occidentales. Mais la distance, de quelques centaines de mètres, continue de faire monter l’adrénaline. Les villageois eux peuvent atteindre l’autre côté par tous les temps.
Le carnet de voyage de Mariblanche Hannequin au Pakistan à lire dans Numéro 40.
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