Le dernier pont inca
– EXTRAIT –
Le Qeshwa Chaca, dernier pont inca, enjambe la rivière Apurimac près de Huinchiri au Pérou, dans la province de Canas. Après une année d’utilisation et d’exposition aux éléments de la nature, il doit être remplacé par mesure de sécurité suite à des fléchissements dangereux. Bien qu’il y ait un pont moderne tout proche, les habitants de la région tiennent à restaurer l’ouvrage, comme tous les ans en juin. Cette reconstruction est un effort commun.
Plusieurs familles ont préparé des cordages, d’autres ont préparé des nattes pour le revêtement. Auparavant, cette contribution était une forme d’impôt et les habitants étaient contraints de s’exécuter, tandis qu’aujourd’hui, ils tiennent non seulement à honorer leurs ancêtres et la Pachamama mais aussi à montrer qu’ils gardent cette connaissance aujourd’hui reconnue comme patrimoine mondiale de l’humanité par l’Unesco.
Le rite de fabrication, avec la technique inca, n’a pas changé depuis des siècles.
Dès notre arrivée, nous observons des centaines de participants, dignes descendants des Incas, en train d’humidifier l’Icchu, le tresser pour en faire des cordelettes qui seront ensuite tressées entre elles pour réaliser des cordes de l’épaisseur d’une jambe humaine. Le système des voies publiques inca, et la volonté d’extension et de contrôle de l’Empire impliquaient forcément une ingéniosité surprenante afin de pouvoir déjouer les pièges naturels tendus par la cordillère des Andes.
Carnet de voyage de David Ducoin à découvrir dans Numéro 33.
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