En passant par le centre du monde
– EXTRAIT –
1er mai 2018, tout juste débarqués de notre vol de Paris, le premier contact avec la Chine s’opère face à un écran. Enregistrement de nos dix empreintes digitales, et d’une photo de notre visage… Nous voici en quelques secondes reliés à un des systèmes de surveillance les plus puissants au monde avant même d’avoir salué un Chinois en chair et en os. Au fur et à mesure de notre progression sur le territoire, nous constatons que d’innombrables caméras envahissent l’espace public, les allées des parcs nationaux, et poussent jusque sur les tableaux de bord des voitures au Tibet ou dans les salles de restaurants de certaines cantines à Kashgar. Les contrôles sont incessants, à l’entrée des grandes gares ferroviaires ou routières, ou du métro, au point de devoir ruser, et détourner l’attention des agents de sécurité postés derrière l’écran de contrôle des rayons x, pour conserver notre sacro-saint couteau suisse, sujet à confiscation. Cette tension s’accentue aux abords des frontières où le nombre important de checkpoints entrave gravement la liberté de circulation. Elle nous poursuivra jusqu’au dernier comptoir de police scellant notre sortie du territoire, ou un ami sud-coréen voyageant avec nous devra présenter l’ensemble de ses photos à un agent de contrôle. Passé la frontière, un militaire kirghize sympathique nous accueille avec un gentil « Bienvenue dans un pays libre » qui en dit long.
Seules les yourtes blanches comme le ciel rappellent la présence de l’homme. Nous sommes donc vite repérés et rejoints par deux jeunes garçons d’à peine 10 ans qui arrivent en trombe sur leur cheval et nous invitent dans leur camp. Nous arrivons à l’heure de la traite des juments
Carnet de voyage d’Étienne Rouverand & Lauriane Baillorge à découvrir dans Numéro 39
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