Îles Marquises : sous les tatouages
– EXTRAIT –
Les îles de Polynésie, ce sont des antipodes qui exercent un attrait irrésistible sur moi, un archipel qui n’a d’équivalent nulle part dans le monde. À l’âge de 13 ans, lors d’un séjour en famille, j’y réalisais mon premier « carnet de voyage », dans les îles de la Société. Un voyage fondateur, et le premier carnet d’une longue série. Dix ans plus tard, pendant mes études naturalistes, je dénichais à Tahiti un stage sur les… fourmis électriques !
Dans les îles de la Société comme dans l’archipel des Marquises, j’ai eu à cœur de rencontrer les acteurs d’une certaine reconquête, d’un certain renouveau de la culture et des arts polynésiens, que ce soit dans le domaine du tatouage, de la sculpture, de la danse, de la musique, du tapa ou des sports traditionnels… Car depuis quelques années, c’est tout un peuple qui se bat pour se réapproprier l’essence de sa culture, après qu’elle a bien failli disparaître, au temps des missionnaires et de la christianisation des îles qui ont accompli à l’époque une véritable déculturation.
Et encore une décennie plus tard, je décide de revenir deux mois dans cette région envoûtante. Qu’est-ce qui m’attire irrésistiblement sur ces confettis dispersés en plein océan Pacifique ? Le mana (énergie sacrée) des lieux ? Suis-je « piquée au tiare » comme on dit ici, avec amusement, des touristes qui reviennent inlassablement après être tombés sous le charme de ces îles ? Suis-je émue par l’alchimie particulière qui règne là, entre un peuple et la nature qui l’entoure ? Ou sensible à leur façon de faire revivre une culture ancestrale au présent, avec fierté et créativité ?
Karl Von Den Steinen a écrit ce que je ne saurais mieux exprimer : « On revient toujours à ses premières amours ! Alors que j’étais jeune médecin, les impressions les plus fortes et les plus vivaces rapportées d’un voyage autour du monde qui m’avait conduit au Mexique, en Californie, au Japon, à Java, aux Indes et en Égypte, furent, sans conteste, celles des îles polynésiennes où l’homme et la nature vivent dans la beauté et l’harmonie comme nulle part ailleurs dans le monde. »
Cette fois-ci, j’ai eu envie d’étendre ma curiosité à l’archipel des Marquises, plus mystérieux, plus isolé encore, plus authentique, car moins soumis aux influences extérieures. Plus sauvage aussi, et vivant à son propre rythme. Un voyage dans le voyage qui révèlera un tout autre visage de la Polynésie. Dans les îles de la Société comme dans l’archipel des Marquises, j’ai eu à cœur de rencontrer les acteurs d’une certaine reconquête, d’un certain renouveau de la culture et des arts polynésiens, que ce soit dans le domaine du tatouage, de la sculpture, de la danse, de la musique, du tapa ou des sports traditionnels… Car depuis quelques années, c’est tout un peuple qui se bat pour se réapproprier l’essence de sa culture, après qu’elle a bien failli disparaître, au temps des missionnaires et de la christianisation des îles qui ont accompli à l’époque une véritable déculturation.
Carnet de voyage de Stéphanie Ledoux à découvrir dansNuméro 41.
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