Immense
– EXTRAIT –
Chacun arrive avec son stress, fatigué des dix-sept heures d’avion et surtout de la dernière semaine de travail, généralement très chargée avant le début des vacances. Mais chacun affiche un grand sourire, heureux d’embarquer pour un voyage hors normes. Le mode de transport et la destination sont le choix d’une grande pause déconnectée, un grand bol d’air frais, deux semaines tonifiantes. Le cliquetis des bagages roulant sur le ponton me fait sortir du bateau. L’accueil dans le carré autour d’un café est chaleureux, puis les cabines sont réparties. L’après-midi, chacun vide son sac dans les équipets, prend possession de sa couchette avant une sieste ou une visite de la ville.
Ushuaia est coincée entre des montagnes au nord et la baie du même nom au sud. Du premier regard, on devine que les constructions ont poussé de façon anarchique, grignotant toujours un peu plus les versants boisés. Les immeubles sont de nouvelles verrues émergeant au milieu d’anciennes maisons typiques de l’époque des pionniers, en tôle ondulée toute colorée. L’histoire est récente. La ville est passée de 2 000 habitants en 1950 à 60 000 aujourd’hui. La visite en une après-midi se résume généralement par celle du bagne qui concentrait l’activité des premiers habitants. La rue principale affiche sa cible, le tourisme : enfilade de boutiques de souvenirs, vêtements de trekking, d’agences de tourisme, restaurants et hôtels. Je décide d’engager les formalités de sortie du territoire le soir afin de partir tôt demain matin. Douane, immigration, préfecture maritime, coups de tampons et formulaires en quatre exemplaires, tout le monde est en règle pour larguer les amarres.
Carnet de voyage de Éric Dupuis et Claude Derdos à découvrir dans Numéro 37
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