Carnet de voyage - Chine
Jour de prière au monastère de Labrang
J’ai approché le « Thangka », immense tenture religieuse portée par une cinquantaine de moines. Je suis happée par le mouvement de tous ces gens qui chercher à toucher, ou à passer la tête dessous pour en recevoir les bienfaits. Dans cette approche désordonnée, je reçois comme chacun de nombreux coups de lanière administrés généreusement par le service d’ordre des moines. Sous les coups, on crie, on s’accroupit ou on se sauve, mais on revient inexorablement telle une vague déferlante sans cesse renouvelée. Dans la crainte et les rires, je participe à cette grande bousculade sous le regard protecteur des pèlerins qui m’entourent. La tenture est enfin déroulée sur la montagne et exposée durant quelques heures à la ferveur de la foule.
Le matin du jour suivant, j’assiste à la grande prière. Enfouis sous les chuta rouge, immobiles malgré les morsures du froid, les moines s’assoient à même le sol formant ainsi une corole écarlate au pied du temple.
Chants et rituels montent dans l’atmosphère hivernale alors que la neige se met à tomber, enveloppant la scène d’un manteau ouaté. Je vivais ainsi du dedans ce pourquoi j’étais venue jusqu’ici.
Carnet de voyage de Thérèse Bodet à découvrir dans Numéro 9.
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