Jusqu’au pôle
– EXTRAIT –
A l’origine il y a un rêve. Celui de parcourir une partie du Continent Blanc, terre d’exploration et de découverte. Terrain de jeu des explorateurs polaires comme Amundsen, Scott, Shackleton ou encore Charcot et Victor… Depuis ma jeunesse, je suis fasciné par le courage et l’abnégation de ces héros qui ont fait l’histoire de l’Antarctique. Un peu plus de cent ans après la découverte du pôle Sud par le norvégien Roald Amundsen, j’ai choisi à mon tour de vivre l’aventure polaire. Mon idée est simple : rallier le pôle Sud géographique depuis la côte du continent Antarctique. Un périple de 1 150 kilomètres, soit la distance d’un Ajaccio-Calais à vol d’oiseau.
Je m’engage seul dans cette expédition. Je veux connaître la solitude, la vraie. Celle qui ne vous lâche pas et vous met face à vos pires doutes et vos plus grandes inquiétudes. Mais celle aussi qui se révèle à soi-même et permet de se découvrir quelque chose de nouveau, d’inconnu et qu’on ne soupçonnait pas. Je ne suis pas d’une nature solitaire, seulement l’expérience de la solitude m’intéresse. Elle est propice à l’introspection et à la contemplation. Je pars sans assistance. Dans une époque où la technique permet de se retrouver à l’autre bout de la planète en douze heures d’avion, j’ai envie de faire l’expérience de la lenteur, de nouer une nouvelle relation avec l’espace et le temps.
Je m’imagine tout petit au milieu du blanc infini. Je me sens prêt, mais d’un autre côté je sais que les prochaines semaines vont être longues et difficiles. Je vais devoir faire face aux crevasses, au froid mordant, aux vents violents, à la solitude…
Carnet de voyage de Matthieu Tordeur à découvrir dans Numéro 39
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