
La jolie colonie de vacances
– EXTRAIT –
Je suis un gosse de commerçants, mes parents avaient au mieux deux semaines de congés en août, c’est pour ça que chaque été de mon enfance, ils « m’envoyaient » comme on disait alors, au centre aéré puis en colonie de vacances. Le camp « kayak » au bord d’une rivière en Bretagne, le stage de foot à Brest, le combo théâtre-cabane dans une forêt…
L’année de mes 14 ans, je me suis retrouvé un matin de juillet assis à l’avant d’un bus sans âge garé en double file dans une rue quelconque de ma ville de naissance, devant le siège de mon club de foot, un « patro ».
Je revois le regard de mes parents, naviguant entre curiosité et inquiétude devant l’engin censé nous promener sur 4 000 kilomètres et si possible nous ramener entier. « Reviens entier », c’était leur bon mot, à chaque départ.
Je revois le regard de mes parents, naviguant entre curiosité et inquiétude devant l’engin censé nous promener sur 4 000 kilomètres et si possible nous ramener entier. « Reviens entier », c’était leur bon mot, à chaque départ.
Direction l’Italie dans des conditions inimaginables aujourd’hui : des accompagnateurs de 17 ans sans le début d’une formation, des tentes de camping plantées dans les parties les moins praticables des terrains, souvent en pente. Elles étaient bricolées avec une base ouverte, pour ventiler nos pieds d’ados malodorants : le relief aidant, c’était l’assurance de terminer la nuit les jambes dehors, ou le corps entier, trois mètres plus bas, pour les sommeils les plus agités. Le tout était facturé 1 500 francs, 230 euros d’aujourd’hui. Ça le valait.
Carnet de voyage de Cédric Mané à découvrir dans Numéro 62
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