La musique du désert
– EXTRAIT –
Tout a commencé comme ça. Simplement. Une rencontre, un thé partagé, des mots échangés timidement, puis jusqu’au milieu de la nuit. On discutait de la vie, de la musique et des étoiles. De la chaleur du soleil. Mais il paraissait loin et distant. Inaccessible. Il était dans un autre monde, parfois musicien, parfois magicien.
Et j’ai rencontré le désert. Pas n’importe lequel ! Le Sahara. J’ai discuté des heures entières avec des demandeurs d’asile sahraouis à Bordeaux, dans une usine désaffectée. Et puis j’ai franchi le pas, j’ai sauté dans l’inconnu et je suis partie. J’ai quitté ma petite campagne française, loin des douceurs de la vigne et de l’odeur des pins. Je suis au Maroc pour un échange universitaire. Ce désert semblait plus proche, plus accessible.
Et puis une nouvelle découverte. Au cours d’un festival à Mhamid el Ghizlane, j’ai écouté sa musique, enivrante, sur laquelle on dansait sous un ciel parsemé d’étoiles. J’aimais me réveiller avant l’aube et regarder le soleil apparaître au loin. J’aimais son silence et sa chaleur. J’aimais la cérémonie du thé. « Le premier est amer comme la vie. Le deuxième est doux comme l’amour. Le troisième est suave comme la mort. » Une discussion surréaliste sur l’importance des frontières. Que signifie le mot frontière dans un tel endroit ? Que signifie le mot frontière pour ceux qui vivent dans le désert ?
Je voulais comprendre comment on vit quand on naît nomade et que l’on devient sédentaire. Parce que c’est la réalité. Les peuples qui habitaient autrefois le désert le quittent aujourd’hui, viennent en ville et adoptent un nouveau style de vie, sans déplacement ni mouvement
Le carnet de voyage à découvrir dans Bouts du monde Numéro 42
Chaque trimestre, recevez dans votre boîte aux lettres de nouveaux carnets de voyages, dans le dernier numéro de la revue Bouts du Monde