La tête hors de l’eau
– EXTRAIT –
Mon odorat de petite occidentale n’arrivera pas, à établir une liste exhaustive des odeurs de ce pays… Je capitule, je ne tiens plus, et je fais comme tout cambodgien désireux de se protéger de la pollution de son pays ; je mets mon Krama à damiers (foulard typiquement local) sur ma bouche et mon nez !
Je rentre dans un marché couvert où je découvre avec stupeur comme une fourmilière. Je ne me sens pas au mieux, car les odeurs sont plus nombreuses et plus intenses encore, plus confinées aussi. Mais le tourbillon magique m’emporte. Les magnifiques couleurs vivent se succèdent dans cette pénombre au rythme des grenouilles dépecées, des poissons chats sautant devant mes pieds, des serpents, des poissons séchés ou fraichement vidés, des morceaux de bœufs noircis par les mouches, des pâtes de poulets levées vers le ciel comme le font des nageuses de danse synchronisée, des crevettes sèches, des légumes, concombres, carottes, tomates, haricots, choux, salades de tout type, citron, gingembres, safran, curcuma, mais aussi des noix de coco, des ramboutants, des bananes, des ananas, des fruits du dragons, des pommes de lait, mangue, papaye, goyave… J’étouffe ! C’est beau, mais j’étouffe…
Carnet de voyage de Julie Baudoin et Gildas Paré, à découvrir dans Numéro 12.
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