croquis voyage bateau
Carnet de voyage - France

La ville aux cinq ports

Gérard Darris n’a pas attendu d’être confiné pour apprendre à voyager autour de chez lui. Facile : il habite Lorient, une ville dont le seul nom évoque la poudre d’escampette. Et comme si ça ne suffisait pas, la cité a été pourvue de cinq ports, équipés de quais, de grues, de pontons, d’odeurs de poissons et de vents marins.

– EXTRAIT – 

Je me suis installé à Lorient en 2012. Un an plus tard, je découvrais le mouvement des urban sketchers. Il réunit des dessinateurs du monde entier qui croquent leur ville au jour le jour, ses édifices, ses rues, ses habitants. Le manifeste du mouvement formule quelques principes simples : croquer in situ, croquer ce que l’on voit comme un témoin de la ville qui se transforme, apprécier la diversité des styles, s’échanger des conseils, partager nos dessins sur la toile.

Du temps de ma vie professionnelle (urbaniste dans un cabinet d’études) à Rennes, jamais ne me serait venue l’idée de dessiner dans la ville où j’habite. Il fallait que je sois parti dans un pays lointain pour remplir des carnets de voyage. Avec le mouvement usk, j’ai pu poster mes croquis dans une galerie numérique, j’ai pu aussi découvrir d’autres croqueurs que je trouvais très inspirants, et avec lesquels je pouvais échanger sur nos techniques, nos approches. Un groupe s’est créé localement pour un rendez-vous hebdomadaire de dessin le vendredi matin dans un lieu ou un autre en ville, ce qui est également stimulant.

Depuis environ quatre ans donc, j’arpente la ville et ses alentours, je m’arrête à l’endroit choisi, je pose mon petit pliant, je déballe mon matériel léger (carnet de croquis, crayons, stylos, boîte d’aquarelle), et c’est parti pour un croquis in situ qui dure selon les cas d’une à deux heures.

Habiter à l’ouest et s’appeler Lorient, c’est faire chaque jour le tour du monde

Le monde portuaire occupe une bonne place dans mes dessins, tant j’aime porter mes pas et ouvrir mon carnet de croquis sur ces ambiances maritimes, de puissantes invitations au voyage. Comme l’a écrit Erik Orsenna, « Habiter à l’ouest et s’appeler Lorient, c’est faire chaque jour le tour du monde ». La naissance de la ville remonte à 1666, avec l’autorisation de Louis xiv de créer dans cette rade bien abritée la Compagnie des Indes Orientales, pour commercer avec l’Asie, et rapporter notamment les fameuses épices. L’un des tout premiers bateaux sortis du chantier naval s’appelait « Soleil d’Orient ». Il a donné son nom à la ville.

à découvrir aussi

Nicolas Strambi et Yarel sur le chemin de Stevenson

Au rythme lent du pas de l’âne

par Nicolas Strambi & Yarel

Le livre de Stevenson dans une main, une carte au 1/100000e dans l’autre, Nicolas Strambi s’est mis en route le long du chemin parcouru par l’auteur écossais avec Modestine en 1878. – EXTRAIT – De Saint-Etienne jusqu’au Puy, le petit train suit les méandres de la Loire et traverse des villages esseulés. Le paysage défile…

Le rythme du phare

par Hector Viana-Martin & Nicolas Martin-Sagarra

Claire, Sophie et Baptiste ont puisé dans l’énergie et la rusticité du phare de Wrach’ dans le Finistère les ressources nécessaires à une résidence artistique, rythmée par les va-et-vient de l’océan, des goélands et de l’inspiration. – EXTRAIT –  Il y a la maison-feu, blanche aux volets verts et, à marée haute, la mer tout…