L’Auberge du lac Baïkal
– EXTRAIT –
Dès le lendemain, on quittait Irkoutsk, jolie ville aux baraques en bois bleues, vertes et déglinguées. On avait décidé d’être moins cons, en se faisant passer désormais pour des étudiants. On a trouvé un bus pour Olkhone. Trois cents kilomètres de route avec, dans l’estafette, des ouvriers joyeux qui n’arrêtaient pas de picoler.
À cinquante kilomètres de l’île, un Bouriate est monté, un moine bouddhiste qui, sans nous parler, a sorti une photo du dalaï-lama et un petit chapeau pour prier. À un arrêt du bus, il a jeté une poignée de pièces par la fenêtre. Les choses changeaient, les paysages, les gens. Il y avait de plus en plus d’Asiatiques, on sentait qu’on avait fait de la route, franchi un cap. L’Asie n’était plus loin (…)
On est arrivés à l’auberge en plein après-midi. Une jeune Russe au regard un peu sévère nous a accueillis. Elle s’appelait Natacha. Tout de suite, on a sympathisé, mais au bout de dix minutes, on partait déjà explorer l’île avec Hector. On ne savait pas par où commencer. Olkhone était si vaste. On avait peur de se paumer (…)
En marchant quelque temps, on découvrit un port avec un vieux bateau de pêche rouillé sur lequel s’échouaient des vagues timides. Un chien noir et blanc, qui ressemblait à un loup, a commencé à nous suivre. Un beau chien à l’épaisse fourrure qui jouait en nous mordant les doigts.
Carnet de voyage de Boris Okoff et Arnold Emin à découvrir dans Numéro 21.
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