L’aventurière & l’homme du monde
– EXTRAIT –
Quand j’ai rencontré Jean-Paul pour la première fois, il venait de vendre son cher bateau ! Il quittait aussi Ushuaia où il avait vécu pendant une trentaine d’années et il revenait vivre en Europe. Il avait trouvé un bout de terrain en Sardaigne où s’installer. Et c’est là que je l’ai rencontré, en Sardaigne, dans le petit village où nous étions venus retrouver des amis en vacances. C’était un soir d’été. Les amis organisaient un apéro chez eux et ils attendaient Jean-Paul, en me disant que j’allais voir, que c’était un sacré personnage, qu’il avait eu une vie incroyable et, à plus de 75 ans, il était encore très en forme. Sunset sur la baie, je m’étais installée pour dessiner sur mon carnet de voyage. Les couchers de soleil, c’est beau mais ça rend jamais pareil sur le papier. Nuages roses incandescents, paysage arc-en-ciel : le dessin était vraiment cucul et c’est à ce moment que Jean-Paul fait son entrée. En me complimentant sur mon croquis foiré. Je referme le carnet – j’arracherai cette page, je ne ferai plus jamais de coucher de soleil, promis – l’air fraîchit, on rentre prendre un verre et on discute.
Il me dit qu’il a été capitaine, capitaine de la Calypso notamment. J’ai la berlue, j’ai dû mal entendre, je n’en crois pas mes oreilles. Il me dit aussi qu’il a été en Afrique, en Amérique du Sud et en Antarctique. Qu’il a habité à Ushuaia, même qu’il a croisé Nicolas Hulot à ses débuts. Il a navigué longtemps sur son bateau, le Ksar, mais avant ça, il a travaillé un peu dans le pétrole. Il me dit qu’il a bien connu untel et untel et aussi qu’il a failli rencontrer Pablo Neruda.
Carnet de voyage de Hélène Balcer à découvrir dans Numéro 37
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