Le bal des icebergs
– EXTRAIT –
Quarante-huit heures de voyage m’avaient conduite au port de Hobart en Tasmanie, où L’Astrolabe était à quai. Je le regardais, rouge étincelant. Ce brise-glace de dernière génération a été construit dans le cadre d’un partenariat entre les Terres australes et antarctiques françaises (taaf), l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor et la Marine nationale. Ce navire est le premier patrouilleur polaire armé par la Marine. Mon rêve prenait vie : j’allais mettre le pied en terre Adélie. (…)
Au lendemain de notre arrivée, le patrouilleur polaire mettait cap au sud pour une traversée de cinq jours vers la station Dumont-d’Urville. Le commandant avait attendu le passage d’une dépression pour larguer les amarres. J’ai profité de la traversée pour faire connaissance avec les marins, les hivernants et les scientifiques. Comme la plupart des passagers, je n’ai pas échappé au mal de mer.
Après quatre jours de navigation, les premiers glaçons apparaissaient dans le hublot. Vers sept heures, les passagers se sont retrouvés sur le pont pour admirer le pack qui s’étendait progressivement devant nous. Un environnement fantastique commençait à se dessiner sous nos yeux. Le roulis et le mal de mer avaient cessé, je pouvais me plonger dans ce qui s’offrait à moi. Avec l’autorisation du commandant, Stan, le ice pilote m’a fait découvrir tous les points de vue que L’Astrolabe offrait sur le paysage : nid-de-pie, pont arrière, cale avant… À l’arrière, au niveau de l’eau, j’admirais de plus près encore la danse des blocs de glace. Je profitais de mon regain d’énergie pour me lancer pleinement dans le travail ; échanges avec l’équipe, reportage photographique et prises de notes.
Carnet de voyage de Liz Hascoët à découvrir dans Numéro 44
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