Les catcheuses de l’Altiplano
– EXTRAIT –
Une femme m’accoste dans l’allée du marché. Chapeau melon posé droit sur son épaisse tignasse tressée, chandail à franges et longue jupe en satin, elle brille tel un bijou.
Un gros bijou, bien en chair, que la surcharge de maquillage et les chicots plaqués or ne donnent pas envie de contredire. Elle va pour me tendre la main. Je devance la politesse en lui tendant la mienne. Mais plutôt que de me saluer, elle me colle un bout de papier entre les doigts. J’ai l’air d’un con avec ma main tendu. Cela fait marrer la petite assemblée autours de nous.
N’empêche, je l’ai échappée belle. Un peu plus et je finissais plaqué au sol, mangeant la poussière et agonisant sous le poids des dizaines de jupons après une clé de bras virilement exécutée.
La femme s’appelle Carmen. Carmen Rojas, son nom de scène. Elle est catcheuse.
Carnet de voyage d’Aurélien Oger et Noémie Coën, à découvrir dans Numéro 18.
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