Les tribulations d’un hydrologue au pays du yéti
Carnet de voyage - Népal

Les tribulations d’un hydrologue au pays du yéti

4 avril 2011. Roissy, Istanbul, Abu Dhabi… Un aéroport international, ça pulse, ça dort, ça marche, ça mange, ça contrôle des passeports, ça roule des valises. Les duty free shops brillent de marchandises, avatars des anciens caravansérails. Les pèlerins de La Mecque méditent, les touristes sont en tenue de trek. Femmes musulmanes, très voilées parfois, femmes touristes en t-shirt, très léger parfois. Tous les vêtements, religions et nationalités cohabitent sans problème. Un aéroport est un espace-temps de tolérance.

16 avril. Aéroport de Katmandou. Les employés des visas sont sereins, organisés, j’en ai vu un sourire. C’est presque un plaisir de patienter dans la file d’attente. Traversée de la ville en taxi, premiers singes, premières vaches, sacrées évidemment, premières saveurs de la pollution de l’air…

17 et 18 avril. Des gens partout, tranquilles, souriants. De l’air chargé en pollution et en klaxons incessants de voitures et motos, avertissant de ne pas s’arrêter, ni de s’écarter : on se fait frôler, mais pas d’accident car tout ce monde roulant reste calme. Rendez-vous de travail avec remise à niveau de l’anglais à l’accent indien. Puis achats nécessaires au travail en montagne : cordes, batteries, tuyaux de plastique…

Apprentissage des plats indiens, népalais ou tibétains. Toujours une possibilité de plats végétariens, toujours bons, toujours parfumés. Crise économique oblige, les coupures de courant sont fréquentes dans la journée. Elles sont planifiées, affichées dans le hall de l’hôtel… et peu respectées. Le groupe électrogène ronfle – plus que moi – a élégamment constaté mon collègue Luc. Tous les achats se font en liquide.

À Katmandou, le change est facile, mais partir trois semaines en montagne nécessite d’emmener 150 000 roupies népalaises en billets de 500 ou 1 000. Le plus difficile est de rester vigilant car les foules sont si tranquilles que j’ai tendance à oublier ces billets dans mon sac.

La ville est multiculturelle : hindouisme, bouddhisme et un peu d’islam. Les divinités et les rites changent d’une rue à l’autre. Je renonce à comprendre. Je me contente d’ouvrir les yeux, humer l’encens, entendre les cloches, recevoir ce qui se donne au coin de la rue, dans des cours tranquilles.

Décollage pour Lukla, point de départ de notre trek scientifique et des randonneurs de la vallée de l’Everest. Avec Pierre et Luc, nous embarquons dans un petit et pas très neuf avion de quinze places, avec deux hélices. Au décollage, au mugissement des moteurs, la tension monte dans la carlingue