
Les visages entre les dunes
– EXTRAIT –
Je n’avais pas envie de passer le 31 décembre dans une soirée organisée, obligée de faire la fête et de lancer des serpentins à minuit. Non, je voulais aller ailleurs, partir loin de tout ça. Et cet ailleurs, j’avais décidé que ce serait la Mauritanie. Le pays avait rouvert ses portes au tourisme quelques mois auparavant après plus de dix ans d’isolement en raison de la proximité du Mali et de la menace terroriste. J’avais quand même été obligée de signer un document certifiant que j’avais bien pris connaissance de l’avis du ministère des Affaires étrangères « déconseillant les voyages touristiques en Mauritanie ». Mais je n’avais pas peur… Au moins, j’étais sûre qu’il n’y aurait pas la foule !
J’estimais qu’il était à nouveau possible de voyager dans l’Adrar, la sécurité était donc garantie. J’avais aussi besoin d’une grosse carotte pour tenir et supporter la pression au travail et de silence ; oui j’avais besoin avant tout de silence, m’éloigner à tout prix du bruit de la ville…
Ce n’était pas la première fois que j’allais marcher dans le désert. En 2001, j’avais découvert le Wadi Rum en Jordanie. Une expérience qui allait complètement changer ma façon de voyager. Première nuit à la belle étoile, suant à grosses gouttes tellement j’avais remonté la fermeture Éclair de mon duvet jusqu’au menton !
L’endroit me semble idéal pour prendre une petite poignée de sable que je garde précieusement dans une pochette. J’ai pris l’habitude de ramener du sable de mes voyages, mais pas de n’importe quel endroit. Le lieu doit me parler, éveiller une émotion
Carnet de voyage de Magali Blanctel à découvrir dans Numéro 39
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