L’Est lointain
– EXTRAIT –
Nous avons parcouru les routes et les plaines. Nous avons suivi des signes, des vents et des fleuves. Nous avons écouté des voix, des diesels et des bêtes sauvages. Nous étions à la recherche de notre Est lointain : ce que nous avons toujours rêvé, nous, ceux de l’Ouest.
Un territoire de grands espaces, de plaines et de monts étranges. Un territoire de poussières et de bêtes, le lieu des rêves échoués tout comme celui de l’écoulement des eaux de l’Europe, là où les hommes vivent encore dehors et où les récits passent de bouche en bouche. Peut-être aussi, ce que désigne le mot liberté et que nous imaginons avoir perdu dans le flou, dans la suite des jours et des ombres. Voilà notre Est lointain.
Nous pensions y trouver les héros de nos récits, les personnages chancelants, titubants, de nos visions. Quelqu’un, chaman peut-être. Un rescapé du monde moderne. Il aurait été celui que nous cherchions. Nous étions prêts à tout pour le trouver. Et si c’était ça. Seulement ça. Et le vent souffle sur la poussière comme sur nos histoires déjà écrites. Ce n’est pas un petit buisson sec qui file ainsi soufflé comme dans le plan large d’un western américain, mais quelques sacs plastiques. Tout recommencer. Écouter un silence, écouter le son des plaines de l’Est. Prendre note. Notre Est lointain. Un récit.
Carnet de voyage de Sébastien Ménard et AnCé T, à découvrir dans Numéro 27.
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