Carnet de voyage - Royaume-Uni
London laughing
Il existe tant d’images de Londres. Microscosme où cohabitent tant bien que mal des cultures du monde entier, capitale d’un empire déchu qui règne à présent sur la finance mondiale ou bien encore dernière place forte d’une Couronne en déclin… Mais c’est une autre vision qui a guidé mes pas dans la capitale anglaise. Celle d’une époque victorienne fanstasmée, où la pluie fait briller le pavé mouillé des rues obscures, dans la lueur hagarde et tremblotante des lampadaires. Un Londres où une ombre, une silhouette fugitive entraperçue dans le crachin opaque peut aussi bien cacher un banal passant pressé de regagner la chaleur de son foyer et s’abritant derrière son parapluie, qu’un monstre terrifiant rôdant sans repos à la recherche d’une proie, ou un barbier fou au rasoir acéré. C’est le Londres fantastique rêvé après les lectures de Conan Doyle, et de tant d’autres.
Un Londres étrange, intemporel, contrasté où s’entremêlent les trois temps. Un Londres où le décor urbain, les maisons, deviennent des personnages prêts à s’animer. Les rues sont alors des gueules pouvant dévorer les courageux qui osent s’y aventurer. Pour confronter cet imaginaire à la réalité, l’automne est la meilleure saison. La lumière est faible, les nuages sont bas, la nuit tombe vite. Soleil et averses s’entremêlent pour donner des lumières étranges. Et les images naissent alors du cadre dessiné par les rêves.
Carnet de voyage d’Yann Renoult à découvrir dans Numéro 8
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