Carnet de voyage - Japon
Lumières de Tokyo
Ce n’est plus si simple de se perdre, même sous les néons de Tokyo, au milieu de la foule. Souvent, Ségolène Girard et son frère Mathieu ont passé la tête à travers l’embrasure des portes. Là seulement, ils ont commencé à perdre leurs repères, plongeant avec gourmandise dans ce Japon qu’ils avaient tant fantasmé.
– EXTRAIT –
Un objectif grand angle et une batterie de feutres. Des cartes mémoire et un bloc de papier tout neuf. Des écharpes et des gants, parce qu’on est quand même en février. Il ne faudra pas compter sur les cerisiers en fleurs, mais on aura peut-être la chance de visiter quelques temples sous la neige japonaise qui est réputée pour être particulièrement pure et légère…
Le Japon sera une découverte pour mon frère comme pour moi. Nous avons décidé de prendre le temps, de ne pas courir, de ne pas nous éparpiller pour mieux profiter des rencontres et des imprévus qui font tout le charme de l’errance. Deux villes seulement sont au programme de ces trois semaines, Tokyo et Kyoto (…)
Nous sommes suffoqués par la foule. L’espace ne désemplit jamais. Grandiose, grouillante et tentaculaire, Tokyo fait passer notre Paris natal pour un bled…
Il nous tarde de nous jeter dans ce fameux inconnu. Évidemment, nous subissons le décalage horaire, et à notre réveil, nous constatons qu’il nous reste peu de temps avant la tombée de la nuit. Nous choisissons arbitrairement de commencer notre exploration de la ville par un petit tour à Ginza, le quartier du luxe et du shopping, là où nous pensons pouvoir éprouver l’effervescence de la capitale.
À peine émergés du métro, nous sommes suffoqués par la foule. L’espace ne désemplit jamais. Grandiose, grouillante et tentaculaire, Tokyo fait passer notre Paris natal pour un bled… La chasse aux images peut commencer. « En fait, à l’échelle de ce que cela peut signifier aujourd’hui, il n’y a pas de vraie ville en France ! », me lance mon frère. Comparativement, le souvenir de notre chère mégalopole d’origine nous attendrit par son humilité, et un certain archaïsme aussi…
À l’inverse, Ginza nous offre une débauche d’effets sonores et lumineux, une stimulation constante de l’émerveillement. Architectes, urbanistes et designers se sont surpassés pour faire de ce quartier un temple de la modernité et du commerce. Tout n’est que mise en scène. On vous vend du rêve, du trottoir jusqu’au sommet des buildings. Sans but précis, armés seulement de nos appareils photo, nous léchons les vitrines.
Carnet de voyage de Ségolène et Mathieu Girard à découvrir dans la revue Bouts du monde Numéro 45
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