Mission archéologique en Afghanistan
-EXTRAIT-
C’est en voiture qu’André et Yedda prennent la route de Ghazni en dépit des avertissements : la route est « infestée de voleurs » et Ghazni, « partagée entre Sunnites et Chiites, est la ville la plus fanatique d’Afghanistan ». D’ailleurs, le précédent ministre de La Russie y a été assassiné.
Ghazni, c’est surtout la cité du terrifiant Mahmoud, le Ghaznavide. Autour de l’an 1000, ce féroce sultan allait piller par plaisir jusqu’en Inde, une fois par an, à la tête d’une armée invincible de milliers de cavaliers. Lors de leur passage en Inde, les Godard ont vu les portes du palais du fier Mahmoud déposées par les Anglais pour y être exhibées à Agra, comme un humiliant trophée, une revanche qui aurait traversé les siècles.
Il ne reste pas grand-chose de Ghazni se désole André. « Rien de la merveilleuse mosquée de granit et de marbre, « la fiancée céleste », dont Ferdowsi, qui vécut à Ghazni, nous parle longuement dans son Shâh-Nâmeh. Rien de l’université, des palais, des aqueducs, des citernes, des fontaines, des bassins « plus beaux qu’en aucune cité de l’Est ». « Seuls les minarets, ou plutôt les moitiés de minarets rappellent le passé » regrette Yedda. « La tombe de Mahmoud est maintenant enfermée dans une pauvre petite mosquée que l’Emir Habibullah a fait reblanchir et refaire. » Mais Yedda se prête au jeu : « Nous recherchons aux environs si nous trouvons des pierres portant quelques traces de décoration (…) Nous avons trouvé dans le pavage du sol et aidant à former des tombeaux, des dalles de marbre décorées de feuillages et d’ornements coufiques. »
Ghazni, c’est surtout la cité du terrifiant Mahmoud, le Ghaznavide. Autour de l’an 1000, ce féroce sultan allait piller par plaisir jusqu’en Inde, une fois par an, à la tête d’une armée invincible de milliers de cavaliers.
André dessine, photographie, et arpente toute la surface de l’ancienne cité, et même davantage : « Pénétrant par une espèce de soupirail dans un bâtiment d’aspect misérable et à moitié enterré, je me trouvais dans une coupole moderne mais d’assez belles proportions. Au centre était un splendide tombeau de marbre admirablement patiné (…). Le prisme qui le surmonte, moins important que celui de Mahmoud, porte une magnifique inscription en coufique décorée d’entrelacs ». De tout l’Orient, le sultan avait fait venir des artisans pour élever les plus beaux monuments.
Carnet de voyage » Mission archéologique en Afghanistan » de Jean-Louis Ozsvath et Jean-Claude Voisin à découvrir dans Bouts du monde 57
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