Carnet de voyage Juju à Pacaya-Samiria
Carnet de voyage - Pérou

Sur les pistes andines en direction de Pacaya-Samiria

Sur les pistes poussiéreuses de l’Amérique du Sud, Juju extrait une petite philosophie personnelle qui lui permet de réinventer sans cesse son quotidien, se dépouillant de tout, surtout « des mauvaises énergies ». Quitte à se confondre avec ce qui l’entoure.

-EXTRAIT-

Nous rencontrons deux frères au marché de Belém où nous avons l’habitude de regarder les matchs de volley des hommes-femmes en fin de journée. Ils nous proposent d’aller avec eux dans la réserve de Pacaya-Samiria où ils sont nés et où ils retournent un mois par an. L’occasion est trop belle. Nous partagerons les frais et allons avec eux. Sur la route des fleuves, nous faisons escale dans un petit village-port à l’entrée de la réserve, le temps de louer un petit bateau à moteur pour continuer le périple et d’acheter des denrées pour le village. Le jour du départ arrive, tout est prêt. Je me réveille en sursaut avec un mauvais pressentiment. Il fait encore nuit et dans le compartiment avant de notre petite tente, nos sacs ne sont plus là. Quelqu’un les a volés pendant la nuit. On n’a rien entendu. On se sent trop cons, mais le mal est fait et le policier du village nous dit que c’est bien fait pour nous. Heureusement, il nous reste nos papiers. Le plus triste, ce n’est pas le matériel qui a disparu, ce sont les carnets de voyages de sept mois qui doivent maintenant couler au fond de la rivière. Pour le reste, les voleurs ont dû être bien déçus de découvrir de vieilles baskets trouées, des T-shirts difformes…

Nous n’avons plus de purificateur d’eau, plus de chaussures, plus grand-chose en fait. Avec nos fonds de poches, on décide de s’offrir un peu de confort et d’acheter une brosse à dents et du dentifrice.

Pas trop le temps de se morfondre, et malgré notre état mental fébrile, on décide quand même d’aller dans la réserve de Pacaya-Samiria avec les deux frères. Nous n’avons plus de purificateur d’eau, plus de chaussures, plus grand-chose en fait. Avec nos fonds de poches, on décide de s’offrir un peu de confort et d’acheter une brosse à dents et du dentifrice. Il est midi, la chaleur est écrasante. La forêt nous attend. Des occasions comme ça ne se présenteront pas souvent.

Carnet de voyage en Amérique du Sud de Juju à découvrir dans Bouts du monde 59