À l’aventure avec le vélo de mamie
-EXTRAIT-
Mercredi 4 mai. Je descends mon vélo dans le couloir en bas de mon petit « immeuble » roannais. Ça y est, on y est. Suis-je sûre de ne rien oublier ? (c’est la seule chose qui me préoccupe de tout ce voyage). Je vérifie dix fois si j’ai bien mis toutes mes affaires dans les cinq sacoches qui entourent mon vélo. Heureuse de revoir quelques têtes connues au bar en bas de chez moi. Je leur dis « à octobre » sans bien réaliser si ce que j’annonce est vrai ; et j’enfourche, sous un soleil radieux, mon vélo lesté de mes 28 kilos de bagages. J’attaque mon périple par des chemins traversant de petits villages agréables, j’échange des bribes de conversations avec d’autres cyclistes que je croise et je leur lance, ravie : « Je vais en Islande ! » (ça me fait rire moi-même). Ça y est, le périple commence ! Je m’assieds au bord du canal. Le soleil me chauffe délicatement la peau pour la première fois de l’année. Moment délectable. Je peux aller où je veux quand je veux, au rythme qui me plaît. Décider de m’arrêter, de poursuivre ou de changer ma route à chaque instant. Je ne me pose plus de questions sur le passé ou sur l’avenir : juste profiter du moment présent.
J’échange des bribes de conversations avec d’autres cyclistes que je croise et je leur lance, ravie : « Je vais en Islande ! »
Finie la vie dans du dur, les matelas confortables, les douches chaudes, les toilettes avec chasse d’eau, les tâches quotidiennes, le ménage, la vaisselle, faire son lit et repasser ses habits… Bienvenue aux spots de bivouac au bord des lacs, aux vues imprenables après grimpette, aux nouvelles odeurs le long des chemins, aux rencontres par dizaines et l’inconnu des lendemains… Et bienvenue aussi aux aléas de la météo, aux repas froids et à la crasse de la veille ! La deuxième étape vers la liberté fut de remettre en question mon rythme de vie quotidien, en prenant le soleil comme unique montre, en désacralisant le sommeil, en m’alimentant selon ce que me dictait mon corps.
Partir en Islande avec le carnet de voyage d’Aurélia Brivet à découvrir dans Bouts du monde 58
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