Poésie métallique
– EXTRAIT –
Au fil des jours, nous avançons sur la route, l’ancienne route mythique des Indes, via Port-Saïd, le canal de Suez, la mer Rouge est bientôt Bab el Mandeb, avant Aden. Sur cette route sont passés depuis 150 ans d’innombrables voyageurs, anonymes ou célèbres, soldats, commerçants, aventuriers, conquérants, immigrés, pauvres ou riches. Il y a aussi bien sûr les pirates…
Depuis 17 heures, nous sommes dans la zone à risques des pirates et le niveau de vigilance a été relevé. Nous ne craignons rien, paraît-il, parce que notre bateau est trop haut sur l’eau. Notre arme principale : accélérer. Toutes les lumières sont occultées, seuls restent visibles les feux de navigation. Gilets pare-balles et casques sont sortis des placards à destination des hommes de quart sur la passerelle.
La mer Rouge se rétrécit, nous arrivons à Bab el Mandeb (la Porte de la Désolation) vers cinq heures du matin. Nous croisons des cargos faisant la route inverse. D’autres nous suivent. Dans le demi-jour, nous percevons les deux côtes ou plutôt les îles à proximité de ces deux côtes. Le Yémen à l’est et l’Érythrée et Djibouti à l’ouest. Par cet étranglement, celui qui tient l’une des deux rives (Aden ou Djibouti) contrôle une part considérable du commerce mondial.
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