Chantier dans la pyramide de Khéops - mission scanpyramids
Carnet de voyage - Égypte

Quel chantier à Khéops !

Mehdi Tayoubi et les membres de la mission ScanPyramids se promènent régulièrement à l’intérieur de la pyramide de Khéops grâce à une technologie de réalité virtuelle mise au point pour réunir physiciens, égyptologues, artistes, universitaires ou archéologues. Ensemble, ils ont fait deux découvertes majeures : un couloir secret, et un grand espace vide qui renferme bien des mystères.

– EXTRAIT –

Quand on a entendu parler la première fois de la mission ScanPyramids, on s’est fait un film, il faut bien l’avouer. Les grandes lignes de l’histoire comportaient tout ce qui nourrit les rêves des enfants, des archéologues et des enfants qui veulent devenir archéologues : la pyramide de Khéops, les premières images d’un couloir inconnu, et la révélation d’un énorme espace vide long de quarante mètres près de la chambre du roi, un « big void plein de promesses », disent ses découvreurs. Qu’y a-t-il à l’intérieur ? On imagine voir débarquer Indiana Jones, sourire en coin, pour qu’il nous dévoile une part du mystère. 

Mehdi Tayoubi n’a ni fouet, ni chapeau. En lieu et place, avec une équipe internationale composée de plus de quatre-vingts personnes, il manie des détecteurs à muons qui permettent d’ausculter la pierre et de voir à travers la matière, dispose de la puissance de calculs d’ordinateurs, et introduit de petites caméras pour filmer l’intérieur de la pyramide de Khéops. « On n’avait quasiment rien découvert depuis le Moyen Âge », souligne le co-directeur de la mission ScanPyramids qui se définit comme « un explorateur en innovation ».

« J’avais l’impression de la connaître intimement après y avoir déambulé maintes fois grâce à la réalité virtuelle. Mais se retrouver face à cette montagne vieille de 4 500 ans, dont on ignore tout de la construction, c’est un choc »

De son propre aveu, les découvertes de la mission ScanPyramids, bien que publiées dans la revue scientifique Nature, en ont laissé sceptiques quelques-uns. « Tant qu’ils n’ont pas vu les images, les gens ne croient pas », dit-il. En mars 2023, les images de l’endoscope confirment l’existence d’un couloir, détecté depuis 2016, derrière les chevrons de la face nord qui ont si longtemps intrigué les archéologues. À la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, un laboratoire propose de s’équiper d’un sac à dos et d’un casque de réalité virtuelle afin de déambuler à l’échelle 1 :1 grandeur nature au cœur de Khéops, dans la chambre du roi, celle de la reine ou la grande galerie.

C’est ainsi que Mehdi Tayoubi retourne voir régulièrement la pyramide qu’il a auscultée sous tous les angles. Gamin, il ne rêvait pas de pyramides et de pharaons. La fascination a opéré quand il s’est retrouvé à ses pieds, pour la première fois. C’était en 2007, en compagnie de l’architecte Jean-Pierre Houdin « dont nous avions simulé son élégante théorie sur la construction de la pyramide de Khéops ». « J’avais l’impression de la connaître intimement après y avoir déambulé maintes fois grâce à la réalité virtuelle. Mais se retrouver face à cette montagne vieille de 4 500 ans, dont on ignore tout de la construction, c’est un choc », raconte Medhi Tayoubi.

Le carnet de voyage « Quel chantier à l’intérieur de la pyramide de Khéops » de Mehdi Tayoubi est disponible dans Bouts du monde 57

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