Le théâtre de La Havane
– EXTRAIT –
Il est si agréable de marcher sur le Malecon, de courir à l’aube, se prendre des trombes d’eau de mer par gros temps, rencontrer des gens, se laisser bercer par le vent chaud, suivre le flot de Havanais au coucher du soleil, écouter de la musique, mater les filles.
Les rues de Cuba, ce sont des sons qui sortent partout des habitations. Sur des postes de fortune ou sur des grosses enceintes déplacées sur le perron pour l’occasion, les chansons douces de romantica côtoient les rythmes plus hiphop de reggaeton, les percussions de la rumba cubaine croisent au détour des ruelles les cuivres et les guitares d’un groupe de salsa habillé pour l’occasion.
Les rues de Cuba, ce sont toutes ces mini-boutiques qui fleurissent dans les halls d’immeubles, sous un escalier, où l’on vend deux mangues, quatre piles et une douzaine d’œufs sur un bout de table.
Au bout de quelques semaines, mon quartier de la Universidad de La Habana n’a presque plus de secrets. J’y connais les bars, ma voisine âgée qui fait les meilleurs coquitos du monde (ces délicieux mais caloriques gâteaux à la noix de coco) et qui m’attend après mes cours sur les marches de sa maison, les supermarchés mal achalandés, le cinéma à dix cents, les glaciers, la pharmacie pour acheter le paracétamol le moins cher du monde, le boulanger où il faut bien choisir son heure pour acheter son pain sous peine de files d’attente interminables à cause des tickets de rationnement, les restaurants où l’on paye son arroz con frijoles en moneda national, les gargotes qui vendent des pizzas et des sandwichs définitivement immondes mais bon marché, les bars du coin où, après quelques rhums, on se ridiculise en tentant quelques pas de salsa.
La suite du carnet de voyage d’Anthony Bourasseau, avec toutes ses photos sur Cuba, est à découvrir dans Numéro 31.
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