
Un air de famille
– EXTRAIT –
C’est à la fois un bout du monde et puis non. Trop de ressemblance pour se sentir vraiment étranger, ou peut être que je m’y étais bien préparé. De nombreuses rencontres m’avaient ouvert le chemin du pays des poètes. Ce n’était pas un hasard. Cent quatre-vingt treize pays dans le monde et je choisis celui-là. Je ressentais le désir de voir derrière les apparences et d’aller encore plus loin. La Route de la Soie m’attendait.
(…)
Que chercher d’autre que le partage d’une simple vie, une vie similaire à tout un chacun. La musique et le frappement des mains dans les voitures nous emportaient dans les jardins de Téhéran pour un repas en famille. Un regard vous sourit, un poème est prononcé en persan et me berce, je m’endors. Allongé sur un tapis, l’eau chauffe pour le thé préparé au bord de la route ou du chemin, le temps lui-même se repose avec une chaleur qui emporte chaque après-midi les iraniens dans les songes. Au même moment, dans une ville lointaine du sud, dans le calme embaumé d’une musique reposante, sur un banc caché par quelques arbres du jardin, un amour interdit se dévoile au côté du tombeau d’Hafez.
Carnet de voyage de William Moreau, à découvrir dans Bouts du monde n°13.
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