Dessinatrice compulsive autodidacte, Sylvie Bargain a découvert il y a quatre ans le bonheur intense que procure non seulement l’action de dessiner, mais aussi celui de regarder le monde avec intensité, le crayon n’étant finalement que le prolongement de son regard. Elle affectionne particulièrement retranscrire les ambiances, ce qui explique pourquoi ses carnets l’accompagnent souvent lors de festivals où elle aime croquer les gens dans leur quotidien.
Ses carnets peuvent avoir des horizons plus ou moins lointains, mais aussi avoir l’audace de faire voyager dans ses placards (carnets de chaussures…) ou se plonger dans ses sensations (carnet de douceur-chaleur). C’est comme si elle souhaitait s’imprégner de chaque bruit, chaque odeur, chaque infime modification de la lumière et conserver tout cela dans un carnet comme un trésor.
Pour Sylvie Bargain, voyager signifie avant tout aller vers l’autre et partager un moment de vie. Elle s’est également rendu compte que dessiner attire les gens vers elle, comme si le carnet et les crayons étaient une « arme de paix et de dialogue », et que tout cela n’était peut-être qu’un prétexte à la rencontre !
Dès qu’elle le peut, elle se rend sur les îles du Ponant sur l’océan Atlantique pour y passer quelques jours. Elle a choisi de dessiner chaque île sur des petits carnets moleskine accordéon, des carnets de poche à la mesure de ces petites îles parcourues à pied, mais dont l’intérieur se déploie en une longue bande accordéon, révélant ainsi les nombreux trésors cachés. Ses dessins et ses textes sont entièrement réalisés sur le vif, sans brouillon, comme dans la vie.