Le voyage occupe une place centrale dans les photographies de Philippe Cap. Voyager pour photographier, photographier pour voyager, le déclic aura lieu en Inde. Alors âgé de 19 ans, il en a 27 aujourd’hui. Philippe effectue un premier séjour de trois semaines à travers le sous-continent. Quatre mois plus tard, Philippe retourne sur la terre de Gandhi, cette fois-ci en solitaire, un appareil photo en bandoulière. Il y restera plusieurs mois. À partir de là, difficile de dire laquelle de l’Inde ou de la photographie deviendra sa première obsession. Autodidacte, Philippe reviendra en Inde à plusieurs reprises, y effectuant jusqu’à trois séjours par an. C’est qu’il répond volontiers aux invitations des habitants lui proposant de rallonger son séjour chez eux. Resteront de ses voyages plusieurs centaines de photographies.
Du Tamil-Nadou au Sikkim en passant par le Rajasthan, le Cachemire ou encore l’Orissa, Philippe Cap développe une esthétique simple. Alors que sonne le glas des traditions indiennes, à l’heure de l’entrée de plain-pied du pays dans l’économie de marché, il s’intéresse à ses fondamentaux. Spiritualité, religion, culture, agriculture, couleurs, Philippe assume un regard occidental qu’il veut aussi sobre que décomplexé. Cette esthétique d’une candeur bénéfique, voire presque salutaire, le jeune photographe continuera de la développer dans toute l’Asie. Vietnam, Laos, Birmanie, Népal, Indonésie, Cambodge, Thaïlande et Japon.
C’est dans un second projet intitulé Regard d’Asie qu’il investit ses énergies. Une thématique visant à capturer les premières lueurs de l’aube, l’activité humaine qui renait après la nuit, les premiers gestes du matin. Couleurs, cadrage, lumière, focale, le jeune photographe continue de développer une dynamique de la mise en valeur du sujet, mise en valeur d’une beauté qu’il va trouver dans un visage, une main, un regard. À travers l’Asie, il continuera donc à porter ce regard simple, attentif aux détails.
La Compagnie du livre décide de publier en mars 2011 Inde son premier ouvrage, un recueil de tous ces voyages sur le sous continent. Une première exposition intitulée « D’Inde et d’Ailleurs » est alors organisée à la galerie Frédéric Moisan. Fin 2011, Philippe part cette fois-ci à la découverte de la Chine : un voyage de Shanghai à la province reculée du Xinjiang où il y séjournera 4 mois.