Gisèle Lesplingard a découvert le plaisir de voyager alors qu’elle était une petite fille. Elle avait 8 ans lorsque ses parents ont emmené leurs enfants faire le tour de l’Espagne dans la voiture familiale. C’était alors un pays plus proche de l’Afrique méditerranéenne que de l’Europe… Si sa famille trouvait tout naturel de voyager, elle proscrivait totalement la divagation des jeunes filles. Licite, la lecture, d’aussi loin qu’elle se souvienne, a toujours été sa principale occupation. Entre autres, deux livres ont eu pour elle une importance déterminante : L’Expédition du Kon-Tiki de Thor Heyerdahl et ce petit ouvrage publié par Hachette en 1960 : Les Chefs-d’œuvre de la peinture au Louvre de Maurice Serrulaz. Il était clair cependant que personne ne viendrait encourager chez elle une vocation d’explorateur ou d’artiste.
Tout en travaillant, elle a terminé ses études à l’Université de Rouen avec une maîtrise de philosophie et un Capes d’histoire et de géographie. Gisèle Lesplingard a pensé qu’il était temps de se donner les moyens de naviguer. En attendant de prendre le large, une 2CV, celle de sa frangine, puis une 4L lui ont permis de sillonner les Balkans, la Grèce, la Turquie. Pour aller en Égypte, elle a pris l’avion pour la première fois. Elle a participé en tant qu’équipière à de très nombreuses croisières en voiliers et embarqué sur des cargos mixtes ou des navires scientifiques pour des destinations de plus en plus lointaines.
Le carnet de voyage est chez elle une seconde nature, elle en fait même quand elle est chez elle. Elle a toujours pratiqué le dessin, l’aquarelle et la photographie argentique sans formation artistique particulière. Au lycée, les travaux pratiques de sciences naturelles lui ont offert ses premiers modèles vivants : la paramécie, l’hydre d’eau douce et l’ascaris du cheval. Elle a présenté, ces dernières années, plusieurs carnets de voyages : Carnet de voyage et aquarelle du Groenland, Curiosités et merveilles des îles de la Désolation, Aventures et rêveries en Terre de Feu ou bien Hommes, oiseaux et autres bêtes.
Gisèle Lesplingard a eu la surprise d’être nominée pour le prix de l’écriture au salon du carnet de voyage de Clermont-Ferrand en 2014 pour Curiosités et merveilles des îles de la Désolation, un travail racontant son voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises, à bord du Marion-Dufresne. Elle a eu l’honneur de recevoir le prix Michel Renaud de l’écriture au salon du carnet de voyage de Clermont-Ferrand en 2016 pour Hommes, oiseaux et autres bêtes, un roman graphique racontant son voyage en compagnie d’une bande d’ornithologues, sur le Plancius, de l’Antar.
Gisèle Lesplingard a publié le carnet Mœurs scientifiques à l’approche des icebergs dans le Numéro 34 de la revue Bouts du monde.