Né à Suresnes en 1969, Thomas Goisque grandit à Compiègne aux portes de la forêt domaniale et part terminer ses études à Paris. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (section photographie), il réalise son grand projet de fin d’étude en Asie du Sud-Est au profit d’une O.N.G. française engagée dans la scolarisation des enfants.
En 1993, appelé sous les drapeaux, il devient photographe du Gouverneur Militaire de Paris avant de se porter volontaire pour une mission de la FORPRONU en Bosnie. Il rejoint alors le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins en partance pour Sarajevo où il passe le rude hiver bosniaque sur le mont Igman. Le témoignage poignant du quotidien de ces jeunes appelés du contingent est alors publié dans Le Figaro Magazine et présenté dans son deuxième album Bosnie hiver 95, journal de marche d’un casque bleu appelé (Éditions ADDIM, 1995). Pour sa photographie d’une patrouille gravissant les pentes verglacées du mont Igman, il remporte le prix Marc Flament du Ministère de la Défense.
Lors de ces voyages au Vietnam, il rencontre une joyeuse bande de coopérants rêvant de rallier la France à bord d’une jonque chinoise, l’aventure durera deux ans et Thomas Goisque rejoindra l’équipage pour réaliser son troisième album : De Saigon à Saint-Malo, vision de la jonque Sao Mai (Éditions Transboréal, 2000).
Il parcourt alors le monde pour la presse magazine et ses reportages sont publiés en France comme à l’étranger. Pour Le Figaro Magazine, il remonte le cours du Mékong avec le romancier Pierre Shoendoerffer, il suit les traces d’Arthur Rimbaud du Yémen à l’Éthiopie et arpente les plantations de thé à Darjeeling. Pour le National Geographic, il rend hommage aux poilus de 14-18 dans les carrières du Soissonnais. Pour le magazine Géo, il réalise deux fois le tour intégral du lac Baïkal : l’hiver sur un side-car par -35 °C et l’été sur une barque à moteur. Son sujet sur le train à vapeur d’Érythrée ou sur l’Ile de Sainte-Hélène sont publiés dans le mensuel Grands reportages, dans VSD paraît son travail sur les Commandos de Montagne engagés dans la lutte contre les Talibans en Afghanistan ou son tour du Kirghizstan à moto. L’hebdomadaire Famille Chrétienne publie ses enquêtes sur les catholiques oubliés du Vietnam, du Kenya et du Japon. En Suisse, la revue Animan retrace le périple de son camarade Sylvain Tesson dans les pas des évadés du Goulag. Ses périples à moto au Chili, à Madagascar ou au Rajasthan sortent en Belgique, en Italie, en Allemagne et en Espagne. L’agence Gamma revend certains de ses sujets à l’étranger, en Russie notamment. L’AFP lui achète son reportage auprès des rebelles Béja au Soudan.
En 2002, il embarque à bord du voilier de Portes d’Afrique pour l’opération littéraire et maritime imaginée par son ami du Figaro, Arnaud de La Grange. De Toulon à Djibouti, de Luanda à Dakar, il sillonne les côtes africaines qu’il aborde par ces grands ports. Publiées dans Le Figaro et Le Figaro Magazine, ses photographies (en collaboration avec la photographe Véronique Durruty) font l’objet de deux nouveaux livres Nouvelles d’Afrique et Sillage d’Afrique (Éditions Gallimard, 2003). En 2003, à quatre reprises, il rejoint Sylvain Tesson dans sa longue marche du cercle polaire arctique aux jungles du Bengale et publie avec son compagnon de route un nouveau livre Sous l’Étoile de la Liberté (Éditions Arthaud, 2005).
Peu de temps après la chute de Saddam Hussein à Bagdad, il file en Irak avec ses amis Arnaud de La Grange et Bertrand de Miollis et réalise le premier carnet de voyage géopolitique publié sous le titre Irak année zéro (Éditions Gallimard, 2004). La même année, il sillonne avec son ami le romancier Marc Dugain le sud de l’Atlas et signe un nouvel album : Souss-Massa-Drâa, l’étoile sud marocain (Éditions Gallimard, 2005).
En 2006, Sylvain Tesson entreprend une nouvelle enquête au long cours, de la mer d’Aral à la Méditerranée, par les mers Noire et Caspienne le long des pipe-lines d’Asie centrale, Thomas Goisque le rejoint pour Le Figaro Magazine. Le reportage fait l’objet d’un nouveau livre (L’Or noir des Steppes, Éditions Arthaud 2007). En 2009, avec ses compagnons Sylvain Tesson et Bertrand de Miollis, il rejoint les chasseurs Alpins du 27e BCA d’Annecy déployés dans la région montagneuse de Kapissa au nord de Kaboul en Afghanistan. Ils partagent deux mois de leur périlleuse mission dans les vallées d’Alasay et de Bédraou. Leur travail fait l’objet d’un nouveau livre Haute Tension, des chasseurs alpins en Afghanistan (Édition Gallimard 2009)
À douze reprises, il part en reportage pour Paris-Match et d’autres magazines suivre les troupes françaises en opération en Afghanistan. Il est le premier à suivre les hélicoptères Tigre et son travail lui vaut les félicitations du Chef d’État-Major des Armées. Une de ses images reçoit le deuxième prix des œuvres photographiques au 16e Salon National des peintres de l’Armée le 19 juin 2009 et une autre la mention spéciale des œuvres photographiques au 17e Salon National des Peintres de l’Armée le 16 juin 2011.
Sa première photographie publiée (Le Figaro Magazine du 28 avril 1995) est sélectionnée parmi les trente plus belles doubles-pages du magazine et sera exposée sur les grilles du jardin du Luxembourg à l’occasion des trente ans du magazine en avril 2008. Depuis plus de dix ans, de Valparaiso à Vladivostok, de Saigon à Bagdad, de Kaboul au Cap de Bonne-Espérance, il partage de belles aventures humaines, des histoires qu’il aime vivre de l’intérieur.
Thomas Goisque vit aujourd’hui dans une fermette picarde avec sa femme et leurs quatre enfants.