Pascal Meunier, reporter-photographe spécialisé sur le monde arabe depuis plus de 15 ans, a décidé de laisser de côté les soubresauts de l’actualité pour se concentrer sur les permanences culturelles. Sa formation en sciences politiques lui a permis de constater que la culture intrinsèque d’un pays est bien souvent indépendante de ses réalités politiques.
Il appréhende le « monde arabe » en constatant que cette notion est une création occidentale et estime qu’il serait plus approprié de parler de « mondes arabes ». Il essaie de trouver une approche équilibrée entre un orientalisme fantasmé et le catastrophisme caricatural souvent véhiculé par les médias, qui se focalisent sur le retard économique, les régimes autoritaires, l’islamisme rampant et la condition féminine.
« Les plus grands événements, ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses », écrivait Nietzsche. Sa marotte est d’illustrer la force du quotidien à travers des balades, des rencontres improbables et la découverte d’univers en sursis. Cette démarche s’apparente à une recherche d’îlots, de bastions intemporels. Alors que le temps semble toujours manquer en Occident, il paraît inépuisable et infini pour les Arabes.
Le monde arabo-musulman lui apparaît fréquemment comme dépourvu de présent, marqué par un passé douloureux et inquiet pour l’avenir. Pascal Meunier tente d’illustrer ce rapport au temps si différent du sien à travers ses reportages, régulièrement publiés dans des magazines tels que Géo, Grands Reportages, Le Monde, l’Espresso, El País et Newsweek. Son travail vise également à rendre hommage aux patrimoines, aux traditions et aux modes de vie en péril.